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Paroles d'intrapreneures #11 : Kathleen MARIE-JOSEPH de Mobiville

Kathleen est l’intrapreneure de la Startup d’État Mobiville au sein de la fabrique de Pôle Emploi. Son produit est en phase de croissance et vise à diminuer le nombre d’emplois non pourvus en facilitant la mobilité géographique des actifs. Elle fait partie de ces “intras” ayant débuté leur aventure en plein Covid. Nous avons demandé à Kathleen de nous raconter son expérience en tant qu’intrapreneure.

Que faisais-tu avant d’être intrapreneure ?

J’étais chargée de relations partenariales à la Direction Générale de Pôle emploi sur les chantiers “inclusion numérique” et “valorisation des API”.

Mon objectif était d’identifier des partenaires externes à Pôle emploi avec qui nous pourrions travailler pour compléter et enrichir notre offre de service.

Je travaillais également avec mes homologues situés dans les régions, afin d’assurer une couverture nationale sur les chantiers concernés, tout en prenant en compte les spécificités des territoires.

Comment expliquerais-tu ta mission d’intra à un collégien ?

Tu as une idée et tu es convaincu que cette idée peut être utile à de nombreuses personnes. C’est ce qui te guide : contribuer à aider des personnes sans en tirer de bénéfices.

Et bien pour Mobiville, notre idée, c’est qu’on a des personnes qui se retrouvent en situation de perte d’emploi et n’arrivent pas à en retrouver alors qu’ils ont la motivation et les compétences…parce qu’ils ne sont pas sur le bon territoire !

C’est ce qu’on appelle le désajustement géographique : les recruteurs et les personnes qui ont des compétences ne sont pas au même endroit.

Notre objectif c’est de proposer un outil d’aide à la décision pour identifier la ville qui :

  • correspond au projet de vie de la personne
  • possède un potentiel d’embauche fort et peu de concurrence sur le territoire.

Notre cible : les personnes en âge de travailler, qu’ils soient salariés ou demandeurs d’emploi.

Et ce qui est super c’est que deux acteurs nationaux se sont dit qu’il fallait mutualiser les efforts pour que ce service émerge : Action Logement et Pôle emploi.

Mobiville est donc une startup issue du partenariat de ces deux acteurs.

Quel conseil t’as manqué avant de démarrer comme intrapreneuseure et qui finalement t’aurait bien aidé ?

J’aurais aimé que quelqu’un me dise que la vie d’intrapreneur c’est comme être le capitaine d’un bateau. Tu alternes mer calme et océan déchaîné, tout en essayant d’esquiver les icebergs!

Mais tu n’es pas seul : avec toi, une équipe de matelots qui bosse à 200%.

Qu’est-ce qui aurait pu faire que ta Startup d’État fasse un flop ?

Beaucoup de choses :

  • on a commencé le projet en plein confinement donc mettre en place une dynamique de travail, de l’agilité…à distance ce n’était pas simple mais on l’a fait
  • pour notre deuxième mois de travail, nous avons organisé un atelier avec nos sponsors afin de partager notre vision du produit, et ils n’ont pas adhéré. Mais on a rebondi direct.

Quel est l’échec durant cette expérience dont tu es la plus fière ?

La plus grande difficulté dans la gestion de produit, c’est de se méfier de ses propres idées. À force de travailler sur un sujet, on a des intuitions, on est persuadés de certaines choses mais il faut être capable de les remettre en question, notamment en les confrontant au public.

Par exemple, nous étions persuadés que créer un comparateur de villes , un peu comme Darty ou la FNAC pour le matériel informatique, était une super idée !

On a fait de superbes maquettes et on a testé auprès d’utilisateurs… Et là… Rien.

Tout au mieux un vague intérêt de leur part mais rien de révolutionnaire.

Du coup on a rangé le comparateur de villes au placard !

Quelle est la qualité essentielle pour réussir comme intrapreneure ?

Il faut garder le cap tout en étant flexible : en tant qu’intrapreneur nous sommes les garants de la vision du service (le problème, la solution, ce qu’on a appris).

Comme le dit l’un de nos coachs : il faut tomber amoureux de son problème mais pas de sa solution.

C’est un état d’esprit qui implique d’être capable de lâcher prise si les résultats ne sont pas là où on l’espérait.

Recommanderais-tu à un agent public de se lancer dans l’intrapreneuriat ?

Bien sûr : c’est l’occasion d’innover mais aussi d’apprendre en côtoyant des personnes qui sont formés à des méthodes ou des approches spécifiques. 

Si oui, quelles recommandations donnerais-tu à un agent public frustré, résigné ou en colère, souhaitant agir pour résoudre un problème majeur et non résolu d’une politique publique?

J’en vois quatre :

  • Bien identifier le problème : est-ce que c’est un problème que l’on peut mesurer/évaluer ?
  • Identifier les parties prenantes : ceux qui sont concernés par ce problème ou sa résolution
  • Parler avec les personnes qui sont concernées : les utilisateurs
  • Partir des utilisateurs pour construire ton idée

Retrouver tous les interviews de la série “Paroles d’intra” 🎤 :


Vous avez identifié un problème rencontré par vos usagers ? dans votre administration ? Votre administration souhaite lancer une nouvelle politique publique ? Vous souhaitez résoudre un problème récurrent observé dans votre quotidien ?

Nous pouvons vous aider. Répondez à l’appel à participation. Toutes les informations utiles se trouvent ici.

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