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Paroles d'intrapreneuses #8 : Vikie Ache de la Startup de territoire Simone & Co

Vikie Ache était cheffe de projet au service évènementiel de la Ville de Pau et intrapreneuse jusqu’à l’été dernier. Dans la cadre d’un partenariat avec beta.gouv.fr, elle avait lancé la Startup de territoires Simone & Co. Ce service, en l’occurrence une box, vise à aider et accompagner les femmes en situation de précarité pour qu’elles retrouvent une dignité, et une féminité trop souvent mises de côté.

Nous avons demandé à Vikie Ache de nous raconter son expérience.

Vikie Ache

Que faisais-tu avant d’être intrapreneuse ?

Après des études en marketing et en gestion d’entreprise, j’ai eu l’opportunité d’intégrer le service marketing d’une grande marque de boissons énergisantes, pendant quatre ans. Durant cette expérience, je me suis découvert une passion pour l’événementiel sportif, et c’est donc tout naturellement que j’ai décidé de reprendre mes études afin d’être diplômée en communication et en événementiel. Après plusieurs expériences en agence de communication, et sur différents grands événements sportifs, j’ai intégré le service animation événementielle de la Ville de Pau en tant que cheffe de projet.

Comment expliquerais-tu ta mission d’intra à un.e collégien.ne ?

Être intra c’est la possibilité d’avoir un impact positif sur ce qui t’entoure, de mettre en lumière une cause qui te tient à cœur, et pouvoir proposer et tester des solutions qui te semblent pertinentes.

Pour ma part j’ai toujours été sensible à la cause des femmes et à la précarité. Avec ma mère bénévole dans une association j’étais confrontée quotidiennement à la réalité du terrain, c’est pourquoi quand j’ai vu l’appel à projet je n’ai pas hésité une seconde.

Il faut savoir qu’aujourd’hui, en France, il y a 3 millions de personnes qui se privent de produits d’hygiène de base faute de ressources. Et 1,7 millions de femmes qui manquent de protections hygiéniques, ce qui les pousse à utiliser des produits de substitution (journal, chaussette..), à sécher les cours, ou à renoncer à d’autres besoins essentiels comme se nourrir.

Simone c’est une box destinée aux femmes en difficulté (sdf, femmes seules, étudiantes..), qui contient des protections hygiéniques, des produits d’hygiène, et des échantillons beauté (crème, soin..). Elle est distribuée gratuitement et anonymement à travers plusieurs associations, lieux d’accueil, CCAS, universités…

Quel conseil t’a manqué avant de démarrer comme intrapreneuse et qui finalement t’aurait bien aidé ?

Dès le départ on a été très bien accompagnés ! Ce n’est pas vraiment un conseil qui m’a manqué, mais plutôt le retour d’expérience d’autres intrapreneuses/eurs, aussi bien positif que négatif.

Ça aurait été intéressant de pouvoir échanger avec des personnes qui ont vécu et traversé les mêmes étapes que nous, ils auraient pu nous conseiller et nous rassurer. Il est vrai que parfois on peut se sentir un peu seuls avec nos craintes et nos doutes.

On en parle peu, mais j’ai par exemple souffert, et j’en souffre encore parfois, du syndrome de l’imposteur. Cette remise en question permanente de mes compétences, et cette peur de ne pas être à la hauteur. Une pression qui me pousse à vouloir toujours aller plus loin, et à être perfectionniste.

Qu’est-ce qui aurait pu faire que ta Startup de territoire fasse un flop ?

Si je n’avais pas cru en mon projet du début à la fin, et à la cause pour laquelle je me battais, ma startup aurait clairement pu faire un flop.

Je portais un projet qui traitait d’un sujet assez sensible, et parfois même tabou. Lors de mon premier pitch, je ne vous cache pas que parler de règles et de protections hygiéniques devant les élus et la direction de la Ville de Pau fût un exercice délicat (rires).

Mais le projet a été très bien accueilli, il a suscité étonnement face à l’ampleur d’un problème encore peu connu, et une vague de soutien.

Quelle est la qualité essentielle pour réussir comme intrapreneuse ?

Il est primordial de croire en son projet, et en soi !

Il faut être capable d’accepter les critiques, sans jamais perdre sa motivation. Il y aura des moments difficiles, ces moments où vous vous sentez seul au monde et où vous remettez tout en question. Mais croyez en vous ! C’est ces périodes qui nous poussent à nous dépasser. Et quel bonheur de regarder en arrière et de se dire “tu vois tu l’as fait” !

Bien évidemment il faut aussi savoir bien s’entourer, et écouter les différents avis et conseils. Mais n’oubliez pas que personne ne connaît mieux votre projet que vous, donc écoutez vous, suivez votre instinct !

Il est important également d’être prêt à s’investir, et à passer beaucoup (beaucoup) de temps sur son projet si on a envie de le voir aboutir.

Recommanderais-tu à un agent public de se lancer dans l’intrapreneuriat ?

L’intrapreneuriat est une aventure professionnelle et humaine très enrichissante, et c’est une chance qu’il faut saisir.

Si tu te sens prêt à t’investir, et que tu crois en ton projet, alors fonce !  C’est l’opportunité de prendre des risques, tout en ayant un filet de sécurité.

Si oui, quels recommandations donnerais-tu à un agent public frustré, résigné ou en colère, souhaitant agir pour résoudre un problème majeur et non résolu d’une politique publique ?

Tout d’abord je lui conseillerais de mettre de côté tout sentiment négatif.

Il est important d’arriver dans une démarche de collaboration avec la collectivité ou son administration, et non pas dans un esprit accusateur.

L’intrapreunariat est une opportunité et un accélérateur incroyable pour résoudre un problème ou faire avancer une cause.

Présente ta problématique, viens avec des exemples, des chiffres, des témoignages, et surtout exprime ta colère positivement pour faire avancer les choses !

Enjoy !


Retrouver tous les interviews de la série “Paroles d’intra” 🎤 :


Vous avez identifié un problème dans votre administration, mis en lumière par la crise sanitaire COVID-19 ? Votre administration souhaite lancer une nouvelle politique publique ? Vous souhaitez résoudre un problème récurrent observé dans votre quotidien, lié ou non à la crise actuelle ?

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