search mail facebook github rss rss twitter google + cross linkedin

Paroles d'intrapreneuses #9 : Magali Marcel-Garreau de la Startup d'Etat SignalConso

Magali Marcel-Garreau était l’intrapreneuse de la Startup d’État SignalConso au sein de la Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des fraudes. Elle a débuté cette aventure en juin 2018. Après plus de deux ans, son produit est aujourd’hui en phase d’accélération. SignalConso a un objectif simple : “faire baisser le nombre d’anomalies rencontrées par les consommateurs”. Sa solution permet de “signaler un problème à la répression des fraudes en toute transparence avec l’entreprise !”

Nous avons demandé à Magali de nous raconter son expérience en tant qu’intrapreneuse.

Que faisais-tu avant d’être intrapreneuse ?

J’étais inspectrice DGCCRF et je m’occupais de l’animation et de la coordination des contrôles des brigades d’enquête spécialisées dans le vin et les spiritueux.

Il s’agissait à la fois de créer du lien pour comparer au mieux nos pratiques et proposer des outils pour faciliter le travail des enquêteurs. C’était un poste très enrichissant en lien avec des enquêteurs passionnés par leur métier.

Comment expliquerais-tu ta mission d’intra à un de tes proches ?

Je dirais que j’ai l’impression d’être capitaine d’un bateau. Nous avons une destination, qui peut bien sûr évoluer, et je me dois de garder le cap avec mon équipe, de les protéger au mieux en cas de vents violents et de garder le contact avec nos relais et commanditaires restés sur la terre ferme. Plus concrètement, je participe au développement d’un outil pour aider les consommateurs à faire valoir leurs droits et baisser le nombre d’anomalies constatées. Je m’assure que ce que l’on produit corresponde bien toujours à cet objectif et que chacun dans l’équipe puisse avoir les ressources nécessaires à son travail.

Qu’est-ce qui aurait pu faire que ta Startup d’État fasse un flop ?

Je pense que si nous n’avions pas eu le soutien si fort de notre sponsor, cela aurait pu être compliqué. Notre direction générale était très impliquée dans ce projet et toute ma chaîne hiérarchique nous a fortement soutenus lorsque nous rencontrions des difficultés. De plus, ils nous ont laissé une grande autonomie pour tester, à notre rythme, différentes solutions. Je pense que tout cela a grandement contribué au succès de SignalConso.

Quel est l’échec durant cette expérience dont tu es la plus fière ?

La gestion sur notre plate-forme des problèmes individuels (= litiges contractuels). Nous avons rapidement compris que ce type de signalements devaient être traités à part et la mécanique du site n’était pas bien comprise par les consommateurs pour ces cas. Pour moi, c’était notre plus grand échec. Mais ce n’était pas le plus important, car nous l’avions clairement identifié et avons toujours été très transparents sur nos difficultés. Nous avons passé beaucoup de temps à étudier le besoin du consommateur sur ces cas et à comprendre les liens qui pouvaient être faits avec des solutions déjà existantes (médiation, associations de consommateurs…). Nous avons pu avancer pour nous améliorer sur ce point et j’en suis fière. Il reste encore du travail mais nous avons su trouver des pistes de travail très intéressantes et innovantes. 

Schéma du parcours utilisateur sur SignalConso

Quelle est la qualité essentielle pour réussir comme intrapreneuse ?

Pour ma part, je dirais la curiosité et la modestie.

La curiosité pour toujours vouloir essayer de comprendre : comprendre son usager, comprendre ses échecs, comprendre les résistances, comprendre son environnement …

La modestie pour avoir l’intelligence de se remettre régulièrement en question. Avancer en sachant mettre de côté ses fausses “bonnes idées”, c’est important.

Et bien sûr, avoir de l’empathie pour ses usagers ! C’est important de croire en ce que l’on fait pour avoir la force de le mener à bien.

Recommanderais-tu à un agent public de se lancer dans l’intrapreneuriat ?

Oh que oui ! C’est un poste prenant qui permet d’exercer certaines qualités au travail que l’on n’aurait pas mobilisé sur un poste plus classique. Par contre, il faut avoir en tête que ce sont des postes exposés, et que la pression peut être assez forte. Mais on s’oublie vite pour “vivre” notre produit !

Si oui, quelles recommandations donnerais-tu à un agent public frustré, résigné ou en colère, souhaitant agir pour résoudre un problème majeur et non résolu d’une politique publique?

De tenter l’aventure :) Plus concrètement je l’inviterais à se renseigner soit en interne soit chez Beta.gouv.fr pour savoir si d’autres projets similaires ne sont pas déjà en cours et leur exposer le problème qu’il souhaite résoudre. Et surtout, de ne jamais baisser les bras si ça ne fonctionne pas du premier coup !


Retrouver tous les interviews de la série “Paroles d’intra” 🎤 :


Vous avez identifié un problème dans votre administration, mis en lumière par la crise sanitaire COVID-19 ? Votre administration souhaite lancer une nouvelle politique publique ? Vous souhaitez résoudre un problème récurrent observé dans votre quotidien, lié ou non à la crise actuelle ?

Nous pouvons vous aider. Répondez à l’appel à participation. Toutes les informations utiles se trouvent ici.

Dans la même catégorie