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Paroles d'intrapreneurs #10 : Laurent Olivé de la Startup d'Etat Kelrisks

Laurent Olivé était l’intrapreneur de la Startup d’État Kelrisks au sein de fabrique numérique du ministère de la transition écologique. Il a débuté cette aventure en 2018. Kelrisks permet de “Evaluer et conseiller sur les risques de pollution d’un terrain”. Plus précisément, ce service informe l’utilisateur sur les risques naturels ou industriels auquel il est exposé dans son quotidien. Développé initialement autour de la thématique des pollutions de sols, il a ensuite été étendu à l’ensemble des risques naturels et anthropiques. Au bout d’une année et demi de développement, le service a été repris, fin 2020, par la Direction générale de la Prévention des risques (DGPR) et le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), dans le but de l’intégrer à Géorisque pour en faire le service de référence en matière d’information acquéreur locataire dans le cadre de transaction immobilière. Nous avons demandé à Laurent de nous raconter son expérience en tant qu’intrapreneur.

Selon toi, quel a été l’apport du projet Kelrisks pour l’administration ?

L’idée de Kelrisks est née de l’expression d’un besoin : celui, pour tout un chacun, d’avoir une information rapide et simple sur les risques naturels ou industriels auxquels il est exposé au quotidien. Il existait déjà sur internet une information foisonnante sur le sujet, mais nous pouvions lui faire trois reproches majeurs. Cette information avait été rassemblée en silo si bien que l’utilisateur ne disposait pas d’une présentation harmonisée et rassemblée en un seul endroit. Ensuite, elle restait très technique et très générale et donc peu accessible pour les non-initiés. Enfin, elle était d’abord la réponse de l’administration à une obligation d’informer la population avant d’être un véritable service. Le projet Kelrisks a donc été pensé comme un service rendu au public ce qui a conduit l’administration à devoir fiabiliser les informations rendues publiques, à renoncer au mythe de l’exhaustivité (communiquer toute l’information sans la hiérarchiser) et quitter le « confort » de l’information générale et purement réglementaire pour proposer une information plus simple et plus adaptée à l’utilisateur et donc à ses attentes.

Si on met de côté les difficultés liées au service que tu as développé, quelles sont les difficultés auxquelles tu t’es heurté et quel conseil donnerais-tu à un agent qui souhaite se lancer dans l’aventure ?

La principale difficulté qui m’a freiné dans le développement de mon produit est sans hésiter le manque de temps. Je savais dès le départ que ma fonction ne me permettrait pas de consacrer les 2 jours par semaine que nécessite la mission d’intrapreneur. Ce volume de deux jours bien que théorique est assez représentatif du volume horaire qui doit être consacré à un tel projet. Il est donc important avant de se lancer dans l’aventure d’évoquer le sujet avec sa hiérarchie pour qu’une organisation spécifique soit mise en place pendant la durée du projet.

Que t’a apporté Kelrisks dans ta vie d’agent de l’État ?

Kelrisks a été d’abord l’occasion découvrir le fonctionnement de la start up dans le domaine du développement de services informatiques. J’y ai découvert un monde que je connaissais assez peu avec son langage et ses codes. J’y ai également découvert les pratiques agiles, le développement de projet sans lourdeur administrative ni cahier des charges, le développement de produit évolutif, pas à pas, la communication régulière, dans le but de produire des résultats rapidement et tester chaque évolution dans un processus d’amélioration continue. L’adoption de ce mode de travail a été assez facile étant personnellement convaincu « qu’il vaut mieux avancer dans le désordre que de piétiner dans l’ordre ». J’ai eu la confirmation que le développement de projet peut être plus rapide si l’on accepte que l’imperfection et l’erreur font partie intégrante du développement. Le travail en administration autorise assez peu ce mode de fonctionnement car, pour diverses raisons (juridiques, économiques, culturelles), on donne rarement crédit à l’administration de ses erreurs. Je n’hésiterai pas à mettre en place ce mode de travail chaque fois que les circonstances me le permettront. Kelrisks a enfin été une aventure humaine qui m’a permis de rencontrer des belles personnes compétentes, stimulantes et motivées par un projet auquel elles ont immédiatement adhéré. J’espère garder contact avec elles.


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