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POP : valoriser le patrimoine culturel

Jennifer Stephan est chargée de déploiement et Sandrine Della Bartolomea est intrapreneuse pour POP, la Plateforme Ouverte du Patrimoine. Près d’un an après son lancement, elles font un premier bilan de la Startup d’État.

POP, c’est quoi ?

Jennifer : POP, c’est rendre accessible au plus grand nombre les données culturelles du patrimoine français. Cela concerne entre autres les différents types d’œuvres conservées dans les musées décrites par l’Inventaire général ou classées au titre des monuments historiques. L’objectif est de les valoriser pour en faire un bien commun. POP comprend deux volets : une plateforme pour les producteurs de données, et une accessible au grand public (chercheurs, passionnés, curieux, associations, étudiants, etc.).

Sandrine : L’origine de POP c’est un système informatique vieillissant, voire obsolète, voire complètement dépassé. Il s’agissait d’une technologie de 1975 qui ne fonctionnait plus que partiellement depuis 2016. Les agents du ministère de la culture ne pouvaient plus convenablement travailler sur leurs données. La situation était compliquée avec des services à l’arrêt total ou partiel pendant plus d’un an. Lors de la création de la fiche produit de POP, nous avons choisi de proposer une solution ambitieuse : non seulement le produit allait résoudre cet irritant, mais en plus il allait permettre de faciliter les flux d’imports de données, les process, la mise à disposition, la rapidité de chargement et l’adaptation aux nouveaux usages. On profite de la panne pour passer au XXIe siècle !

Comment gérez-vous l’ouverture des données du patrimoine ?

Sandrine : Aujourd’hui, l’ouverture des données est partielle. La stratégie de diffusion des données est déjà ancrée au Ministère de la culture et dans ses établissements. Sur la réutilisation, l’interprétation des restrictions juridiques est un sujet plutôt sensible.

Jennifer : Il existe des droits de propriété intellectuelle sur à peu près tout : sur l’œuvre en elle-même, sur la photo de l’œuvre, sur sa fiche… Nous essayons de débloquer ces situations au maximum.

Sandrine : Il s’agit d’une barrière juridique que nous ne pouvons pas nous permettre de franchir seuls. On apporte notre pierre à l’édifice en collaboration avec les services, on commence à voir les premiers résultats.

Jennifer : Notre but, c’est bien évidemment de mettre un maximum de données en open data !

L'interface de POP pour le classement thématique L’interface de POP pour le classement thématique

Quelle est votre stratégie pour récupérer les données ?

Jennifer : Notre principale base source aujourd’hui pour les musées c’est Joconde, le catalogue collectif des musées de France. Par exemple, le Louvre n’avait plus versé de données dans cette base depuis 10 ans. Il possède sa propre collection dans son système informatique mais qui n’est pas totalement ouvert au public. En lui proposant de reverser ses données dans POP, ce seront des milliers de notices et d’informations autour des œuvres qui seront portées au public.

Sandrine : Le réseau se compose aussi de musées comme celui d’Orsay ou du Quai Branly. Nous avons beaucoup de personnes à qui nous adresser : notre objectif c’est d’avoir un maximum d’établissements labellisés musées de France et bien plus de bases. De plus, le Ministère dispose de beaucoup d’autres ressources traitant d’architecture, de photographies ou d’archives par exemple que nous cherchons également à enrichir. C’est sur ce sujet que Jennifer travaille.

Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

Jennifer : Nous avons trois grands chantiers : aller à la rencontre de nos utilisateurs pour connaître leurs usages et attentes, enrichir la base avec de nouvelles données, et améliorer la navigation et les fonctionnalités. Nous nous sommes concentrés ces six derniers mois sur la plateforme pour les producteurs de données afin de pouvoir enrichir leur nombre.

Sandrine : Les nouvelles acquisitions de bases de données ont des conséquences sur la façon dont on les affiche. Il n’y a pas que des œuvres, il y a aussi de la documentation comme des bibliographies, ou bien des catalogues de poinçons d’orfèvre pour identifier qui est l’auteur de telle œuvre. De plus, il faut harmoniser le tout car les bases qu’on récupère ont été construites en silo, élaborées en calquant le travail des uns et des autres.

Jennifer : Cette année, nous rencontrons nos utilisateurs grand public, comme les chercheurs, les historiens, les associations du patrimoine ou simplement les personnes curieuses de découvrir les collections.

Sandrine : On a déjà identifié notre public en interne au sein du Ministère. Une boite de Pandore assez passionnante a été ouverte : je pense qu’on a encore de beaux mois si ce n’est de belles années de transformations numériques devant nous !

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