Depuis septembre 2017, une expérimentation permet de dédoubler les classes de CP afin de favoriser la réussite des élèves en éducation prioritaire. La Startup d’État Classes à 12 permet aux enseignants mobilisés d’être accompagnés par leurs pairs. Malkika Alouani, conseillère pédagogique, et Nicolas Leyri, professeur des écoles, travaillent tous les deux sur la solution retenue.
Nicolas : Nous avons développé au sein d’une Startup d’État un site permettant le partage de vidéos à caractère pédagogique et destiné aux enseignants de classes de CP à 12.
Malika : Classes à 12, c’est accompagner les enseignants qui entrent dans ce dispositif de classe dédoublée avec l’aide la plus précise, la plus concrète et la plus proche des réalités du terrain.
Malika : Le dispositif avec 12 élèves suggère de nouvelles pratiques : il fallait les rendre visibles. Pour maximiser la valeur ajoutée d’un faible effectif, il faut adopter des méthodes pédagogiques différentes de celles en grands groupes. Les enseignants doivent se questionner, s’interroger sur leurs pratiques et surtout mutualiser leurs résultats. L’idée de classes à 12 c’est de proposer un service numérique qui va favoriser cette réflexion collective de manière à leur permettre d’avancer dans l’expérimentation de ce dispositif et d’optimiser les réussites des élèves à travers un effectif réduit.
Nicolas : Notre site, en version beta, permet de déposer de courtes vidéos de 1 à 2 minutes. Le format court a été identifié et évoqué par les enseignants. Ces vidéos sont faites par les professeurs eux-mêmes : dans leurs classes, avec ou sans les élèves, chez eux, etc. Les sujets sont ceux que les enseignants ont identifié comme problématiques et qu’ils souhaitent partager ou pour lesquels ils aimeraient avoir des réponses. Ils peuvent revenir sur l’aménagement de la classe, l’organisation, la gestion des élèves, l’apprentissage de la lecture, les élèves perturbateurs… C’est une solution complémentaire à tout ce qui est proposé sur les sites institutionnels.
Malika : Il nous faut aujourd’hui tester de manière micro et macro la solution. Micro, c’est à dire à l’échelle d’une circonscription, pour voir comment ce service aide à travailler ensemble et à fédérer les intelligences. Au niveau macro, c’est à dire académique et national, il s’agit de permettre à des enseignants de partout en France de profiter également de l’expertise de leurs collègues. Même si tout le monde n’est pas équipé de la même manière ni n’a les mêmes usages, il y a plein d’idées à prendre pour se former entre pairs.
Nicolas : Nous souhaitons également que le plus d’enseignants possible se mette à filmer. Ils ont une appétence certaine, ce n’est plus à démontrer, pour le visionnage de vidéos. Notre défi c’est de faire d’eux des producteurs. Enfin, nous attendons également les idées des professeurs pour ajouter des fonctionnalités à notre solution. Cela nous permettra d’être au plus près de leurs besoins et d’arriver à une solution répondant de manière exhaustive aux besoins réels des enseignants sur le terrain.
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