Plus ou moins brutalement, Slack est devenu notre bureau. Les messages écrits on remplacé les petits échanges du quotidien, les « tu vas bien » et « tu sais que… ». Pour se parler vraiment à plusieurs il faut mettre un casque Bluetooth et subir des outils aux noms étranges. Et oui, tout cela a des conséquences.
L’écrit est moins sensible aux nuances émotionnelles, il est plus facile de froisser les gens sans s’en rendre compte.
Tout le monde stresse. Rien ne sert de rajouter du stress au stress. Essayez de réfléchir à trois choses avant toute communication :
Les gens sont confinés chez eux. Leur temps de travail peut être interrompu à des moments inhabituels pour faire des courses, s’occuper de leurs enfants ou rendre service à des personnes en difficultés. Vous-même êtes peut-être encore en peignoir ou sans t-shirt.
Pensez à vous habiller (ou à couper votre caméra). N’attendez pas des réponses immédiates. Soyez prêts à excuser celles et ceux qui n’ont pas pu assister à votre call ou visio.
Vous allez appeler des gens avec qui vos relations peuvent être de travail, mais aussi conviviales voire amicales. En temps normal, on sait marquer les différences, c’est plus dur en ce moment : vous pouvez préciser dès le début de quoi vous souhaitez parler. Et demander si c’est le bon moment pour cette conversation.
Slack, c’est de l’immédiat. Dans 5 minutes ça sera oublié. Si vous avez besoin de retenir quelque chose, notez-le ailleurs.
Quand vous intervenez dans une conversation entre d’autres personnes, assurez-vous que vous n’interférez pas avec leurs besoins. On a vite fait d’être débordé par tous les messages qui circulent.
Un emoji 🙂 peut apporter de la nuance affective… à utiliser avec sincérité (l’intention avant tout) et modération.
Partez du principe que la personne à qui vous vous adressez est :
Rappelez-vous que toute conversation sur Slack implique plusieurs personnes, et que certaines ne vous connaissent peut-être pas. Comme c’est généralement pénible d’être repris, corrigé ou interrompu par quelqu’un qu’on ne connaît pas, ne lésinez pas sur les présentations.
Proposer de l’aide (mais pas en infliger). Encourager. Célébrer les plus petites victoires.
Tout ce qui relève de l’injonction :
Les petites piques. Le passif-agressif. Les expressions d’impatience, d’agacement.
Il n’y a pas que les émotions fortes qui nous submergent en ce moment, il y a aussi l’information. Parfois sujette à caution. Avant de partager :
La crise passera, c’est certain. Quand et comment ? C’est difficile à dire. Difficile aussi de savoir quand et comment arrêter ce billet. Ne pensons pas à la fin pour l’instant : pensons à mettre un pied devant l’autre. Un mot après l’autre. Un jour après l’autre.
Prenez soin de vous.