Détaillons la méthode pour former ces innovateurs de la sphère publique.
Un précédent article de cette série sur l’intrapreneur de Startup d’État précisait ses responsabilités et ses activités : de la définition du problème à la conception, en passant par le suivi de la performance de son produit et le développement « commercial ».
Et oui, c’est possible de demander tout ça à une seule personne ! Même si l’agent public intrapreneur vient du terrain et possède peu ou pas d’expérience du numérique comme c’est le cas de la plupart des intrapreneurs de Startup d’État.
Dans la démarche Startup d’État, l’intrapreneur n’est pas jeté seul dans la jungle numérique. Il est accompagné par un coach sélectionné par la direction interministérielle du numérique et du système d’information et de communication de l’État (DINSIC). Experts du numérique, les coachs de Startup d’État ont déjà construit et opéré avec succès des solutions numériques innovantes grand public. Reconnus par leurs pairs, les coachs ont déjà formé, encadré, managé des personnes sur les différentes activités que l’intrapreneur va devoir prendre à sa charge.
L’objectif étant l’autonomie de l’intrapreneur, le coach va souvent faire, puis faire avec l’intrapreneur, puis observer l’intrapreneur faire en lui donnant du « feedback ». Puis disparaître !
Autre facteur critique permettant à l’intrapreneur de grandir : les développeurs de son équipe sont choisis avec soin. Férus de méthodes agiles et de Lean, ils n’ont pas peur d’aller voir leurs utilisateurs. Ils sont le relai indispensable du coach pour aider l’intrapreneur à enfiler son nouveau costume.
Enfin, l’intrapreneur va pouvoir petit à petit s’appuyer sur de nouveaux acteurs qui viendront rejoindre la Startup au fur et à mesure de sa croissance : expert en développement commercial, expert UX…
Un peu comme dans une startup (pas d’État) qui démarrera souvent à 2 personnes couvrant seules toutes les activités ! Puis petit à petit l’équipe s’étoffe avec des spécialistes, notamment une fois que la Startup d’État a « prouvé » son marché.
Une Startup d’État en succès va forcément inciter à en créer d’autres dans la même administration. A ce stade l’intrapreneur n’est plus le seul mais il a un alter ego, patron d’une autre Startup d’État dans la même structure.
Cercle des intrapreneurs, guilde des intrapreneurs, réunion des intrapreneurs, appelez-ça comme vous voulez mais on s’assurera que les intrapreneurs d’une même structure :
Au delà du partage avec leurs pairs, les intrapreneurs les plus expérimentés deviennent les relais de la méthode Startup d’État, en particulier lorsque le coaching de la DINSIC s’atténue voire disparaît. Ils assurent alors eux-mêmes le coaching des nouvelles startups qui se lancent dans leur structure.
Aucun Scrum Master ou autre coach Lean ne sera aussi pertinent que ces intrapreneurs qui ont su innover, ont porté à terme une initiative de modernisation, et ont résolu concrètement des problèmes pour les usagers de leur service public… et le tout à l’échelle grâce au levier du numérique !
Un prochain article de cette série sur les intrapreneurs de startups d’Etat détaillera les conditions du succès pour que ce rôle d’intrapreneur puisse prendre la place qui lui revient.
Au fait, intrapreneur de Startup d’État, ça vous tente ?
Vous êtes agent public et vous vous sentez une âme d’intrapreneur de Startup d’État. Vous êtes convaincu·e que ce problème qui vous tord le ventre depuis toujours pourrait être attaqué par le numérique et une petite équipe autonome ? Racontez-nous ça par mail à contact@beta.gouv.fr !
